Les femmes sont des acteurs essentiels pour des politiques réussies d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets. Le gouvernement de Jordanie s’est engagé à soutenir le rôle des femmes dans la prise de décision et la réalisation politique relatives au climat.
Photo: IUCN Global Gender Office Les changements climatiques ont des impacts graves et sans commune mesure sur toutes les populations du globe, mais la réalité des conditions sociales fait que les femmes sont plus vulnérables à leurs effets que les hommes.
Néanmoins, les femmes sont plus que de simples victimes climatiques. Elles peuvent jouer, et jouent, un rôle important dans les stratégies d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets. Cependant, leur potentiel d’agent de changement positif est souvent limité car elles n’ont pas accès aux ressources, à l’information et aux cercles décisionnaires. Les femmes étant moins représentées dans la prise de décision, de nombreux plans et politiques n’incluent pas leurs points de vue et apports uniques, et n’utilisent pas totalement leurs capacités significatives pour lutter contre les changements climatiques.
Reconnaissant les contributions potentielles significatives que les femmes peuvent apporter à l’adaptation aux changements climatiques et à l’atténuation de leurs effets, et le besoin de planifier et d’agir en fonction du genre, le royaume de Jordanie a adopté une approche sexospécifique pour sa planification nationale en faveur du climat. En 2010, la Jordanie a demandé le soutien de l’UICN pour intégrer les questions de genre dans ses stratégies d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets. Ce plan d’action sexospécifique contre les changements climatiques est complètement nouveau dans la région.
Le Plan d’action sexospécifique contre les changements climatiques de Jordanie souligne le pouvoir des femmes en tant qu’agents potentiels de changement, insiste sur l’importance du rôle qu’elles jouent actuellement, et établit des stratégies pour accroître leur niveau d’éducation, de prise de conscience, de formation technique et leurs capacités de participation. Ce Plan vise à « garantir que les efforts nationaux contre les changements climatiques intègrent les questions de genre, afin que les femmes et les hommes puissent avoir accès, participer, contribuer et donc profiter au maximum des initiatives, programmes, politiques et fonds en faveur du climat. »
Le Plan d’action spécifique contre les changements climatiques de Jordanie est un moteur essentiel de dialogue national sur les questions de genre et de changements climatiques, et a eu une influence déterminante sur les plans nationaux et les engagements mondiaux en faveur du climat du Royaume.
En 2013, le royaume de Jordanie est ainsi devenu le premier pays du Moyen-Orient à mettre en place un Plan national contre les changements climatiques exhaustif. Ce Plan national présente l’égalité entre les hommes et les femmes et la contribution des femmes comme des éléments essentiels pour un futur plus durable, et identifie le Plan d’action sexospécifique contre les changements climatiques comme un outil important pour améliorer l’égalité hommes-femmes et la situation des femmes en Jordanie. Ce Plan inclut des directives spécifiques pour intégrer les femmes et les questions de genre dans les stratégies contre les changements climatiques, pour les parties prenantes de tous les secteurs et à tous les niveaux du gouvernement.
Le Plan d’action sexospécifique contre les changements climatiques a influencé le Plan national contre les changements climatiques. Ces deux Plans ont abouti à la Troisième communication nationale de Jordanie à la Convention-cadre des Nations Unies contre les changements climatiques, sexospécifique, en 2014. Cette Communication a souligné l’importance de renforcer les capacités des femmes pour participer aux stratégies d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets, et a présenté les femmes comme des agents essentiels du changement dans les efforts pour lutter contre les problèmes climatiques.
En 2015, la Jordanie a fait référence à son Plan d’action spécifique contre les changements climatiques dans sa Contribution prévue déterminée au niveau national 2015, qui présentait ses stratégies sexospécifiques dans les secteurs économiques liés à l’adaptation et à l’atténuation aux changements climatiques, insistait sur son engagement à intégrer les questions de genre dans le contexte du développement durable, et reconnaissait les questions de genre comme une question transversale.
La Jordanie est également leader dans d’autres projets climatiques innovants, comme le projet Résilience sociale, écologique & agricole face aux changements climatiques (SEARCH), qui vise à donner aux communautés locales et aux autres parties prenantes les compétences et les connaissances nécessaires pour évaluer l’impact des changements climatiques sur une base quotidienne, et à les aider à mettre en place une vision réaliste pour renforcer la résilience climatique.
Alors que les Parties et les parties prenantes se réunissent en avril 2016 pour signer l’Accord de Paris, les enseignements tirés et les modèles de succès sont de plus en plus importants pour atteindre des objectifs de développement durable et climatiques à plus grande échelle. D’un point de vue sexospécifique, la Jordanie se distingue et apparaît comme un bel exemple d’engagement national pour garantir que les politiques et les plans encouragent les citoyens à promouvoir la résilience climatique.
Le travail de la Jordanie pour intégrer les questions de genre dans ses programmes et ses politiques nationales est le résultat d’une collaboration multisectorielle à long terme entre plusieurs ministères, des organisations internationales comme l’UICN, et la société civile à tous les niveaux, basée sur les engagements et stratégies existants notamment le Plan d’action sexospécifique contre les changements climatiques. La reconnaissance avant-gardiste par la Jordanie de l’intégration des questions de genre dans les plans d’action contre les changements climatiques montre surtout son engagement pour l’égalité hommes-femmes et sa volonté et sa capacité d’autonomiser les femmes par le biais de l’innovation politique et de la coopération interministérielle et intersectorielle.
