Des acteurs clefs dans tous les Océans : Les Outre-Mer européens

L’outre-mer européen met en place des solutions innovantes pour gérer les océans et se fait le champion de la gestion avisée des océans en investissant dans les écosystèmes marins et côtiers. 

Seastars on the sea floor Photo: Shutterstock / Ethan Daniels

Cherchant à réaliser les Objectifs d’Aichi et les Objectifs de développement durable, les Régions et Territoires de l’outre-mer européen (appelés « les Outre-Mer européens ») mettent en place des solutions innovantes pour protéger la vie sauvage marine et les écosystèmes marins ainsi que pour exploiter la puissance des océans pour produire des énergies renouvelables.

Pour ne citer que quelques exemples en 2009  fût créée la toute première aire marine protégée (AMP) en haute mer autour des Îles britanniques Orcades du Sud. La France établit le Parc naturel marin de Mayotte et des Glorieuses en 2010 et 2012 qui forment conjointement une AMP de 110,000 km2.  En 2014 la Nouvelle-Calédonie a déclaré le Parc Naturel Marin de la Mer de Corail, actuellement la plus grande AMP du monde (1'291’000 km2). En 2015, les îles Vierges britanniques ont créé un sanctuaire pour les requins et les raies au sein de leur Zone économique exclusive (ZEE), les Caraïbes néerlandaises ont ouvert le sanctuaire Yanari pour les requins et autres mammifères marins, et les Antilles françaises ont créé le sanctuaire de mammifères marins AGOA. Ces initiatives sont destinées à protéger les grands couloirs de migration écologiques et mettre en place dans ces eaux régionales une approche plus intégrée et respectueuse des espèces clés et emblématiques dans un cadre de gestion transfrontalière des océans.  En 2015, la France a également annoncé l’extension de sa plus grande réserve naturelle dans les Terres australes et antarctiques françaises. La France et l’Australie ont proposé la création de nouvelles aires marines protégées (AMP) dans l’océan Antarctique.

La Polynésie française vise actuellement à faire de l’ensemble de sa ZEE – environ 5 millions de km² – une aire de gestion marine. Cette aire de gestion marine aura des zones de pêche réglementées tout en respectant et intégrant la gestion traditionnelle communautaire des ressources marines, le ra’hui. Elle inclura également le Pukatai, un réseau pilote de six aires de gestion marine éducatives dans les îles Marquises. Grâce au Pukatai c’est une nouvelle génération d’acteur de la gouvernance des océans qui se dessine en sensibilisant  et impliquant les plus jeunes aux enjeux de gestion des écosystèmes marins et côtières.

Le gouvernement du Royaume-Uni a récemment lancé une initiative pour créer la plus grande réserve marine intégrale (sans pêche) dans les eaux des îles Pitcairn, protégeant ainsi une zone totale de 834 000 kms². Début 2016, le Royaume-Uni s’est aussi engagé à créer une zone marine protégée presque aussi grande que le Royaume-Uni dans l’océan Atlantique, autour de l’île d’Ascension.

Des océans en bonne santé peuvent également soutenir les engagements climatiques liés à la transition énergétique. Des systèmes de climatisation par eau de mer, en Polynésie française, utilisent l’eau froide des profondeurs de l’océan pour remplacer les systèmes traditionnels de climatisation, permettant ainsi des économies d’énergie allant jusqu’à 80%. Les projets de conversion d’énergie thermique des mers en Martinique exploitent aussi la différence de température entre l’eau de surface et l’eau en profondeur pour produire de l’électricité, offrant ainsi aux régions maritimes éloignées la possibilité d’être énergétiquement indépendantes.

S’étendant sur cinq océans, avec une ZEE totale de plus de 15 millions de kms² et trois des cinq plus grandes aires marines protégées au monde, les 34 entités politiques et plus de 150 îles des Outre-Mer européen sont définitivement des acteurs essentiels de la gouvernance mondiale pour des océans durables. Il est donc essentiel de soutenir leurs actions individuelles et d’encourager la coopération régionale pour atteindre les objectifs internationaux pour des océans en bonne santé, restaurer et préserver l’intégrité des écosystèmes marins et renforcer la résilience face aux changements climatiques. 

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