La restauration sensible au genre au Brésil

L’expérience tirée des initiatives mondiales de restauration des paysages forestiers montre que l’implication des femmes dans la prise de décision et les processus de planification est essentielle au succès. 

Brazilian Indian in Amazon Photo: Shutterstock / Frazao Production

Les femmes en Amazonie brésilienne dépendent fortement des forêts, qui fournissent alimentation, énergie et remèdes médicinaux pour leurs familles et communautés. Malgré cela, les femmes sont souvent exclues des processus décisionnaires à grande échelle sur la gestion des forêts, et leurs besoins et expertise sont souvent ignorés à tous les niveaux de la planification de l’utilisation des sols et de sa mise en œuvre.

Or il apparaît au vu des expériences du monde entier que les femmes sont essentielles pour réussir les initiatives de conservation et de restauration environnementale. Possédant des connaissances uniques sur leur milieu, les femmes brésiliennes, comme des millions d’autres ailleurs, sont idéalement placées pour décider de la façon dont gérer les ressources naturelles afin que cela profite à tous.

La restauration des paysages forestiers est une approche innovante pour restaurer les fonctions naturelles des terres dégradées d’une manière qui profite à la nature et aux hommes et aux femmes, équitablement.

Il est évident que l’égalité entre les sexes est essentielle au succès des efforts de restauration des paysages forestiers (voir les études de cas en Ouganda, Arménie et Brésil), néanmoins des questions subsistent quant à la mise en œuvre. Comment les rôles existants et les connaissances des femmes peuvent-ils être utilisés pour faire progresser le processus de restauration ? L’absence de droits ou de titres fonciers écarte-t-elle les femmes des initiatives de restauration des paysages forestiers ? Comment le mouvement de restauration mondiale, en pleine croissance, peut-il profiter équitablement aux hommes et aux femmes ?

Pour commencer à répondre à certaines de ces questions, l’UICN, l’Institut sur les ressources mondiales, des organisations de femmes, des organismes gouvernementaux et d’autres partenaires essentiels se sont réunis pour partager leur expertise et renforcer leurs capacités sur les questions liées aux genre dans les efforts de restauration des paysages du Brésil.

Une meilleure compréhension existe dorénavant sur ce que signifie l’intégration de l’égalité entre les sexes dans la restauration des paysages forestiers. On a pu remarquer, au Brésil, que les femmes sont plus disposées que les hommes à s’engager dans des travaux de restauration, et à prendre de nouveaux risques au sein de leurs activités régulières. En conséquence, les efforts de restauration des paysages forestiers doivent être ciblés vers les femmes, et menés par elles.

L’intégration de l’égalité entre les sexes signifie davantage que la seule implication des femmes dans la réalisation de l’ordre du jour. Les femmes doivent être impliquées dans l’établissement des objectifs et la prise de décision, dans tous les processus de planification. La participation des femmes dans l’élaboration des initiatives en faveur de la conservation garantit que celles-ci reflèteront les besoins et les priorités de tous les membres de la communauté, et qu’elles produiront des bénéfices maximum.

L’UICN présentera son travail relatif aux questions de genre et à la restauration des paysages forestiers lors de son Congrès mondial de la nature 2016 en septembre. Ceux qui participent au Congrès peuvent s’inscrire à la session du Centre de connaissances du Bureau mondial de l'UICN sur les questions de genre qui aura lieu le 4 septembre, de 8h à 13h. 

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