Vers la médaille d’or de la durabilité

L’UICN établit des objectifs ambitieux pour faire du Congrès 2016 le plus vert de son histoire, et créer un héritage durable pour Hawai'i. Alexandra Petersen, Responsable logistique au Congrès, s’en explique. 

Alexandra Petersen, Congress Logistics Manager Photo: IUCN

En quoi ce Congrès de l'UICN est-il différents des précédents, en termes d’éco-efforts, ou efforts « verts » ?

Cette année, nous avons utilisé une approche totalement différente. Nos précédentes activités liées à la durabilité se focalisaient principalement sur la compensation des émissions de carbone générées par le transport aérien et l’événement en soi, et des mesures évidentes comme le recyclage. Cette fois, nous allons plus loin et avons entrepris des initiatives bien plus vastes.

 

Quelles normes utilisez-vous ?

Nous nous basons sur la Politique de l’UICN pour un Congrès vert et le système de certification du Programme d’Hawai’i en faveur des éco-entreprises, mais nos efforts vont encore plus loin. Nous visons aujourd’hui l’obtention de la certification internationale ISO 20121 pour les événements durables. Nous devons donc réfléchir aux principales questions financières, économiques, sociales et environnementales liées aux activités du Congrès. Ce n’est pas suffisant de se focaliser uniquement sur les aspects environnementaux.

L’atténuation des émissions de carbone est un élément important. L’UICN veut non seulement atténuer les émissions de carbone issues du voyage aérien des participants, mais aussi atténuer toutes les émissions de carbone produites par le Congrès, comme par exemple l’expédition de biens, les déplacements sur place à Honolulu, l’hébergement dans les hôtels et les émissions associées à la logistique sur place.

Nous avons initié plusieurs mesures, par ex. une limite de 10 kg de fret pour les exposants, avec une amende en cas d’excès. Cela les encourage à s’approvisionner localement pour leurs équipements, plutôt que de les faire envoyer par les mers.

Les fonds d’atténuation du carbone iront au projet du Parc national Cordillera Azul  dans les Andes amazoniennes du Pérou, qui évite une perte annuelle de 6 800 hectares de forêts (l’équivalent de 7 500 terrains de football).

 

Quelles sont les principales mesures mises en oeuvre ?

Il existe des mesures plus visibles, comme la diminution de l’utilisation du papier. La nouvelle application du Congrès fera une grande différence, puisque cette année, il n’y aura pas de programme imprimé.

Nous utilisons une approche Zéro déchets, ce qui inclut l’interdiction de l’utilisation des plastiques à usage unique. Tous les restes des cuisines et les déchets alimentaires produits au Centre des congrès seront collectés, la vaisselle en plastique remplacée par une vaisselle jetable et compostable, et tout cela sera transformé en compost utilisé dans des fermes locales.

Nous n’avons pas prévu cette fois de transport exclusivement réservé au Congrès, et les participants utiliseront les navettes ordinaires des aéroports, puis marcheront, utiliseront les transports publics ou loueront des vélos.

Il existe des mesures moins visibles, comme la diminution de la consommation d’énergie et d’eau. De nombreux hôtels ont signé l’Initiative pour des hôtels verts, qui inclut des mesures pour réduire la consommation d’eau et d’énergie, les déchets et la pollution, et les hôtels continueront à mettre en oeuvre ces mesures même après le Congrès.

 

Quels sont les grands défis qui vous attendent ?

Hawai'i importe actuellement 80-90% de son alimentation. Nous chercherons à proposer autant que possible des aliments produits localement, c’est donc un défi de taille. En outre, du fait de conditions météorologiques imprévisibles, nous ne connaissons pas l’état des récoltes de fruits et légumes d’Hawai'i jusqu’à la fin août. Il y aura évidemment de nombreuses options végétariennes, et beaucoup de poisson ! Le chef du Centre des congrès a réalisé un travail incroyable, et a réussi à créer des menus appétissants en respectant les critères de durabilité.

 

Que fait Hawai'i pour soutenir ces éco-efforts ?

Localement, le gouvernement de l’État, les entreprises et les groupes de la société civile sont très intéressés par ces initiatives vertes. Le Programme d’Hawai'i en faveur des éco-entreprises, un partenariat entre les départements de la Santé, des Entreprises, du Développement économique et du Tourisme et la Chambre de Commerce d’Hawai'i, soutient les entreprises qui ont envie d’agir de façon responsable d’un point de vue social et environnemental. Cela comprend les entreprises qui travaillent avec le Congrès, y compris les tour-opérateurs et les hôtels.

On constate un vrai esprit de coopération et une volonté de tester de nouvelles idées. Certaines initiatives sont des projets pilotes : les gens ont envie d’essayer tout en sachant que ce n’est peut-être pas parfait, mais au moins c’est un début, quelque chose sur lequel s’appuyer ensuite.

L'équipe verte du Congrès est un excellent exemple de coopération. Elle est constituée de personnes très expérimentées issues de gouvernements, groupes communautaires et fondations privées. Toutes ces personnes ont proposé leurs services gratuitement, et voient le Congrès comme une occasion fantastique d’accélérer les efforts d’Hawai'i en faveur de la durabilité. De nombreux membres de l’équipe n’avaient jamais travaillé ensemble auparavant, mais espèrent bien renouveler leur collaboration après le Congrès, pour reproduire ces mesures pour d’autres gros événements futurs.

 

Quel impact durable auront ces mesures ?

Nous voulons que les initiatives mises en place pour le Congrès établissent une nouvelle norme pour la durabilité événementielle et continuent à apporter des avantages économiques, sociaux, et environnementaux aux communautés locales même après le Congrès. Je suis confiante en l’avenir !

Nous pouvons déjà voir des changements dans la façon dont les fournisseurs, les entreprises et les hôtels locaux agissent. Une grosse entreprise d’exposition fournit aujourd’hui du matériel produit à Hawai'i, alors qu’en temps normal elle l’aurait fait venir du continent américain, ou des bannières produites avec des matériaux recyclés par exemple. Cela permettra d’économiser beaucoup de carbone lié au transport.

Le Congrès est également le plus gros client d’un exploitant de poulets bio nouvellement installé. Le Congrès l’aide à lancer son entreprise, et montre également aux autres exploitants qu’il existe une demande croissante envers des aliments produits durablement.

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