Des outils de promotion pour les droits autochtones

Un ensemble de principes, de lignes directrices et d’outils de l’UICN encourage la reconnaissance au niveau national des droits des peuples autochtones et traditionnels concernant les aires protégées. 

A woman in Himba county, Liberia Photo: Shutterstock / Mitrofanov Alexander

Les peuples autochtones et traditionnels sont souvent injustement touchés par les politiques et les pratiques en matière de conservation, lesquels échouent à comprendre totalement leurs droits et rôles dans la gestion, l’utilisation et la conservation de la biodiversité.

Dans la droite ligne de nombreux instruments internationaux, notamment l’Agenda 21 ; la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux ; l’article 8(j) de la Convention sur la diversité biologique ; et la Déclaration des NU sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP), plusieurs résolutions du Congrès mondial de la nature de l'UICN soulignent les droits des peuples autochtones relativement aux terres, territoires et ressources naturelles dont ils dépendent. Ces résolutions soulignent le besoin d’accroître la participation des peuples autochtones dans toutes les initiatives en faveur de la conservation et les évolutions politiques qui ont un impact sur eux. En outre, elles reconnaissent que les peuples autochtones possèdent un ensemble unique de connaissances sur la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles.

Lors du Congrès de l'UICN 1996, une résolution a été adoptée, établissant des principes essentiels sur la reconnaissance des droits autochtones relativement aux aires protégées. Suite à cela, l’UICN et le WWF ont élaboré un ensemble de principes, lignes directrices et études de cas sur les peuples autochtones et traditionnels et les aires protégées, approuvés par le Conseil de l’UICN en 1999 à la demande de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP).

Ces principes et lignes directrices ont eu un impact significatif sur la reconnaissance au niveau national des droits autochtones relativement aux aires protégées. Plusieurs organismes intergouvernementaux et accords internationaux, ainsi que des organisations de la conservation internationales ont adopté et encouragé des politiques soutenant la reconnaissance des droits et intérêts des peuples autochtones dans la conservation de la nature et la protection de l’environnement. D’autres outils et politiques de l’UICN produits depuis la fin des années 1990 encouragent davantage la reconnaissance et le respect des droits des peuples autochtones dans le domaine de la conservation.

Dans de nombreux pays, le processus de création d’aires protégées dans ou autour des terres, territoires et ressources des peuples autochtones a considérablement changé au cours des 20 dernières années. Par exemple, en janvier 2016, il existait en Australie 72 aires protégées autochtones dédiées couvrant 65 045 341 hectares, soit 44,4% du réseau de réserves nationales. Les aires protégées autochtones sont des zones de terres ou de mers possédées par des autochtones, où les propriétaires traditionnels ont passé un accord avec le gouvernement australien pour promouvoir la biodiversité et la conservation des ressources culturelles. Ce modèle fonctionne sur la base de la reconnaissance des droits autochtones sur leurs terres et ressources.

Ramiro Batzin, un Maya Kaqchikel originaire du Guatemala, dirige le Centre pour la recherche et le développement maya (SOTZ’IL), une organisation également Membre de l’UICN. Au Guatemala, la création d’aires protégées, notamment dans le nord du pays, a affecté négativement les terres autochtones et privées de nombreuses communautés de leurs sources traditionnelles de moyens d'existence. Depuis plusieurs années, M. Batzin dirige le processus pour la reconnaissance des droits sur les terres et ressources autochtones affectées par les aires protégées, tout en encourageant la conservation du point de vue autochtone. Les résolutions de l’UICN sont importantes pour le travail de mobilisation de M. Batzin, qui a créé de nouvelles opportunités pour des alliances constructives entre les peuples autochtones et les intérêts de la conservation au Guatemala.

Le Congrès de l'UICN 2008 a voté un nombre significatif de résolutions et recommandations liées aux peuples autochtones. Une en particulier approuvait la Déclaration des NU sur les droits des peuples autochtones de 2007 et s’engageait à mettre en œuvre la Déclaration dans le travail de conservation.

L’UICN joue un rôle actif en aidant un nombre croissant d’initiatives à satisfaire aux principes de la Déclaration des NU sur les droits des peuples autochtones. Elle a par exemple publié une nouvelle version de sa norme mondiale pour la Liste verte des aires protégées et conservées, qui est actuellement appliquée dans plus de 20 pays, et qui contient des principes et critères conformes à la Déclaration des NU sur les droits des peuples autochtones.

Les droits des peuples autochtones ont été reconnus dans la Convention sur le patrimoine mondial, qui a effectué des changements dans ses lignes directrices et ses politiques opérationnelles, lesquels ont été approuvés par les organes directeurs de la Convention. Ces changements sont conformes aux dispositions de la Déclaration des NU sur les droits des peuples autochtones et aux documents de résultats de la Conférence mondiale de 2014 sur les peuples autochtones

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