Le monde protège désormais 15% de ses terres, mais des zones cruciales pour la biodiversité restent oubliées

Près de 15% des terres de notre planète et 10% de ses eaux territoriales sont couvertes par des parcs nationaux et autres aires protégées; La couverture des aires marines protégées a augmenté de presque 300% au cours des dix dernières années; Cependant, dans le monde, il manque à huit Zones clés pour la biodiversité sur dix une protection totale. 

Manaos, Brazil Photo: © Gabriela Burnett/UICN América del Sur

Avec 14,7% des terres et 10% des eaux territoriales protégées, le monde est en bonne voie pour réaliser un objectif majeur de la conservation mondiale, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), lancé aujourd’hui au Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se déroule actuellement à Hawai'i.

Cependant, le rapport Planète protégée 2016 souligne également que des zones cruciales pour la biodiversité sont oubliées, des espèces et habitats essentiels sont sous-représentés, et l’efficacité des aires protégées est limitée par une gestion inadéquate.

« Les avancées énormes que nous avons faites ces dix dernières années en termes de nombre et de taille des aires protégées doivent aller de pair avec des améliorations de leur qualité », souligne le Directeur du PNUE, Erik Solheim.

« Le monde doit faire plus pour protéger efficacement nos espaces biologiques les plus divers. Les aires protégées doivent être mieux connectées, afin de permettre aux populations animales et végétales de se mélanger et s’épanouir. Il est également important de veiller à ce que les communautés locales soient impliquées dans les efforts de protection. Leur soutien est fondamental pour la conservation à long terme. »

« Aujourd’hui, le monde fait face à des défis environnementaux et sociétaux de taille, comme les changements climatiques, la sécurité hydrique et alimentaire » affirme la Directrice générale de l’UICN, Inger Andersen. « Les aires protégées jouent un rôle essentiel dans la conservation d’espèces et d’écosystèmes qui nous aident à lutter contre ces problèmes. Il est donc crucial de garantir leur cartographie soigneuse et leur gestion efficace si nous voulons continuer à prospérer sur notre planète. »

Selon les scientifiques du Centre mondial de surveillance de la conservation de l’UICN et du PNUE, il existe aujourd’hui 202 467 aires protégées qui couvrent presque 20 millions de kilomètres carrés, soit 14,7% des terres du monde, Antarctique exclue. Nous sommes donc un peu en dessous de l’objectif de 17% établi pour 2020 par la Convention sur la diversité biologique dans le cadre des Objectifs d'Aichi pour la biodiversité.

La couverture terrestre des aires protégées a diminué de 0,7% depuis le dernier rapport Planète protégée. Cependant, les scientifiques attribuent davantage ce déclin aux flux dans les données – modifications de frontières, suppression de certains grands sites de la Base de données mondiale sur les aires protégées, amélioration de la qualité des données – plutôt qu’à une diminution réelle dans la couverture sur le terrain.

Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes sont ceux qui protègent la plus grande part de leurs terres, avec presque 5 millions de kilomètres carrés au total. Le Brésil compte pour environ la moitié, et peut s’enorgueillir de posséder le plus grand système d’aires protégées terrestres au monde, avec 2,47 millions de kms².

Le Moyen-Orient a le taux de protection terrestre le moins élevé, à environ 3%, ce qui équivaut à environ 119 000 kilomètres carrés.

La décennie passée a été témoin de progrès remarquables dans la protection des océans du monde. La taille des aires marines protégées a augmenté, passant d’un peu plus de 4 millions de kms² en 2006 à près de 15 millions de kms² aujourd’hui, soit 4% des océans de notre planète, une zone équivalente à la taille de la Russie.

Mais malgré cette augmentation, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité des aires protégées.

Zones d’importance pour la biodiversité

Actuellement, moins de 20% des Zones clés pour la biodiversité du monde sont entièrement couvertes par des aires protégées.

Manque de gestion efficace

Moins de 20% des pays ont rempli leurs engagements pour évaluer la gestion de leurs aires protégées, ce qui soulève des questions quant à la qualité et l’efficacité des mesures existantes en faveur de la conservation.

Les aires protégées sont fondamentales pour le développement durable

Le rapport recommande d’investir dans les aires protégées pour renforcer la gestion durable de la pêche, contrôler les espèces envahissantes, s’adapter aux changements climatiques et réduire les incitations préjudiciables, comme les subventions, qui menacent la biodiversité.

L’adoption de ces recommandations aiderait à mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité, améliorerait la sécurité hydrique et alimentaire, permettrait aux communautés humaines vulnérables de mieux lutter contre les catastrophes naturelles et conserverait les connaissances traditionnelles.

NOTES AUX JOURNALISTES

Télécharger le rapport en entier

À propos du rapport Planète protégée 2016

Le rapport Planète protégée 2016 évalue dans quelle mesure les aires protégées contribuent à la réalisation du Plan stratégique pour la biodiversité et les buts en rapport des Objectifs de développement durable. Il présente les recherches et études de cas actuelles sur le rôle joué par les aires protégées dans la conservation de la biodiversité et le patrimoine culturel.

À propos des Objectifs d'Aichi pour la biodiversité

En 2010, les Parties à la Convention sur la diversité biologique ont adopté le Plan stratégique pour la biodiversité 2010-2020 et ses 20 Objectifs d'Aichi pour la biodiversité. Aux côtés des Objectifs de développement durable des Nations Unies, ils constituent les engagements les plus importants pris par des gouvernements dans le domaine de l’environnement et du développement durable.

Pour plus d'informations ou pour des interviews, veuillez contacter:

Michal Szymanski, Informations & Médias du PNUE, +254 715 876 185, unepnewsdesk@unep.org

Adrian Penrose, du Centre mondial de surveillance de la conservation du PNUE

Alessandro Badalotti, équipe en charge des médias pour le Congrès de l'UICN, Alessandro.badalotti@iucn.org, +1 808 675 1372, congressmedia@iucn.org

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