Les forêts sont essentielles à la culture, à la vie sauvage et à l’approvisionnement en eau d’Hawai’i

Les efforts de restauration dans la Réserve nationale de vie sauvage de la forêt Hakalau montrent les avantages de retrouver des forêts et des écosystèmes en bonne santé pour les individus et les communautés qui en dépendent.

Napali coast, Kauai Photo: IUCN / Sebastià Guitart Semene

Des forêts en bonne santé fournissent des services écosystémiques essentiels aux humains, à la vie sauvage et au climat. Ce sont également des biens économiques importants pour des destinations touristiques comme Hawai’i. La valeur totale de la forêt montagneuse de Ko’olau, sur la troisième plus grande île d’Hawai’i, O’ahu, est estimée entre 7,4 et 14 milliards de dollars US. Les forêts sont également très importantes pour les traditions culturelles et la spiritualité hawai’iennes. Elles abritent des milliers d’espèces indigènes uniques au monde, et sont une source primaire d’eau douce pour de nombreuses communautés insulaires. 

Mais les forêts hawai’iennes sont aujourd’hui menacées. Plus de la moitié de la couverture forestière native d’Hawai’i a disparu. Historiquement, l’agriculture, l’exploitation du bois, le développement et le pâturage non-contrôlé étaient les plus grandes menaces aux forêts d’Hawai’i, mais ils sont aujourd’hui supplantés par l’invasion de la faune et la flore exotiques.

La Réserve nationale de vie sauvage de la forêt Hakalau a été créée par le Service de la vie sauvage et des poissons des États-Unis en 1985. Elle s’étend sur 15 390 hectares sur les pentes du Mauna Kea et Mauna Loa, sur l’île d’Hawai’i. Elle abrite parmi les plus belles forêts tropicales de montagne natives de l’état, ainsi que plusieurs espèces d’oiseaux rares et menacés, notamment le petit et magnifique ‘ākepa (Loxops coccineus). Les efforts de restauration menés dans cette Réserve sont aujourd’hui couronnés de succès et les écosystèmes sont peu à peu restaurés.

Aujourd’hui, environ 80 kilomètres de clôtures protègent ce paysage unique des cochons, chèvres et du bétail. Plus de 7 000 plantes hawai’iennes menacées ont été semées, y compris 500 000 koa (Acacia koa) et ‘ōhi’a (Metrosideros polymorpha). Désormais, les oiseaux natifs menacés trouvent de quoi se nourrir. Ces efforts de restauration ont été largement possibles grâce aux centaines de volontaires, aux connaissances culturelles, à la recherche et aux partenariats.

Pour le Responsable de la Réserve, Jim Kraus : « La Réserve est aujourd’hui un exemple réussi de trente ans de conservation coopérative, étant parvenu à stabiliser et même à augmenter avec les années le nombre d’oiseaux de forêts. »

Mais la restauration de la forêt Hakalau n’est pas la seule initiative réussie dans l’état insulaire.

Grâce aux efforts collaboratifs et au dévouement de nombreux volontaires, la couverture d’arbustes indigènes est passée de 3% à 82% entre 1997 et 2012 dans les forêts natives sèches, dans le ranch Ulupalakua à Auwahi, sur l’île de Maui.

La forêt planifiée de Kapāpala Canoe, qui fait partie d’une forêt publique de 509 hectares à Ka’ū, sur l’île d’Hawai’i, a été identifiée comme l’un des rares endroits restants où les arbres koa sont assez grands et convenables pour pouvoir faire des canoës en bois – une tradition hawai’ienne.

« Le bois koa possède trois qualités », explique Katie Stearns, du Service forestier des États-Unis. « C’est une espèce indigène et un arbre nourrice, utile pour la restauration des écosystèmes natifs ; il possède une valeur économique qui peut motiver le secteur privé à le cultiver et à le gérer ; et il possède une forte valeur culturelle. »

Un plan destiné à faire venir les jeunes dans la forêt de Kapāpala Canoe, pour les sensibiliser à l’éducation culturelle et environnementale et à la protection de la forêt, est actuellement élaboré avec l’aide de diverses parties prenantes.

Le Défi de Bonn est une initiative mondiale visant à restaurer 350 millions d’hectares de terres déboisées et dégradées d’ici à à2030. Pays et entreprises se sont engagés à y participer. Quelques jours avant l’ouverture du Congrès mondial de la nature de l’UICN, l’UICN et le Service forestier des États-Unis co-organiseront à Hawai’i un événement afin d’aider l’initiative à accomplir ses objectifs.

La gestion des forêts sera un thème central dans les débats du Congrès mondial de la nature de l’UICN 2016 qui aura lieu en septembre à Hawai’i, États-Unis.

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