Une barrière contre les prédateurs unique au monde dans la réserve naturelle de Ka‘ena Point

Une barrière de 630 mètres de long et deux mètres de haut protège les plantes et les animaux natifs à Ka‘ena Point. C’est l’innovation insulaire en action !

An albatross Photo: USFWS - Pacific Region (CC BY 2.0)

Les espèces envahissantes sont l’une des principales menaces aux écosystèmes insulaires. Des plantes et des animaux qui ne sont pas natifs de l’archipel ont eu des effets dévastateurs sur les espèces natives à Hawai’i – capitale américaine des espèces menacées, en danger ou éteintes.

Le projet de restauration de l’écosystème de Ka’ena Point protège les plantes et animaux natifs grâce à la construction d’une barrière contre les prédateurs, haute de 2 mètres et longue de 630 mètres, entre les deux pointes côtières de Ka’ena Point. Elle est constituée d’un filet à mailles fines qui tombe au niveau du sol comme une jupe. Des portes qui se ferment permettent un accès aux humains seulement ; et un surplomb en haut empêche les animaux de l’escalader et de passer par-dessus.

Conçue en Nouvelle Zélande, cette barrière est la première du genre aux États-Unis. Sa construction s’est terminée en 2011. Elle exclut efficacement les souris, les rats, les mangoustes, les chats et les chiens, et apporte un niveau de protection inégalé à l’écosystème de Ka’ena Point.

« Les écosystèmes insulaires sont soumis à de nombreuses menaces, mais nous pouvons agir contre certaines d’entre elles, et cela fait une différence. Cette technologie en est un exemple » affirme M. Eric Vanderwerf, de Pacific Rim Conservation, qui a coordonné le projet de restauration de l’écosystème de Ka’ena Point avec son épouse, Lindsey Young.

Certaines espèces végétales endémiques comme le ‘ohai (Sesbania tomentosa) et le ‘akoko (Chamaesyce celastroides), Menacés, se reconstituent peu à peu, leurs graines étant protégées des rongeurs.

« Depuis la construction de cette barrière, toutes les populations d’oiseaux se sont accrues. Et elles continuent à augmenter » se réjouit Chris Miller, spécialiste de l’écosystème natif. Le nombre de puffins fouquets (Puffinus pacificus) est passé de 600 à 2300 en trois ans. Par ailleurs, 76 nids d’albatros ont été répertoriés à Ka’ena en 2015.

Maintenant que Ka’ena offre le site de nidification le plus important du Pacifique, les écologistes espèrent que cette zone attirera des colonies d’oiseaux qui ont été déplacées par l’élévation du niveau de la mer et les changements climatiques.

La réserve de Ka’ena est ouverte au public, et accueille 50 000 visiteurs par an. Les visiteurs doivent entrer et sortir par la barrière, ce qui apporte des avantages inattendus : « Cela déclenche une prise de conscience. Les visiteurs réalisent que c’est une zone spéciale, et que la menace envers nos espèces est réelle » explique Chris Miller.

Ka’ena est une réserve naturelle située à la pointe occidentale de O’ahu. Elle offre un refuge à des milliers d’oiseaux de mer, aux phoques moines d’Hawai’i et à des plantes rares. Ka’ena est aujourd’hui l’habitat de l’une des colonies d’oiseaux de mer les plus étudiées au monde.

D’autres outils innovants pour la conservation des espèces seront présentés et étudiés lors du Congrès mondial de la nature de l’UICN qui aura lieu à Hawai’i en septembre 2016. Inscrivez-vous dès maintenant pour profiter de tarifs préférentiels. 

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