Définir des actions contre les changements climatiques tenant compte du genre

Les Plans d’action contre les changements climatiques tenant compte du genre aident les gouvernements à intégrer les questions d'égalité entre les sexes dans leurs stratégies climatiques nationales. Les impacts sont importants, et pas uniquement pour les communautés insulaires et côtières. 

Woman with shells Photo: IUCN GGO

Des mauka (montagnes) jusqu’à la makai (mer), les îles hawai’iennes abritent une biodiversité, une diversité d’écosystèmes et un patrimoine culturel très riches. Tout cela est menacé par les changements climatiques. Les sources d’eau potable se raréfient, les plantes et animaux natifs sont menacés et les moyens d'existence sont de plus en plus en danger.

Dans la région Pacifique comme ailleurs, les impacts des changements climatiques se font sentir différemment par les hommes et les femmes – chaque groupe ayant des capacités et des ressources différentes pour y faire face. Les femmes sont affectées de manière disproportionnelle par les impacts des changements climatiques, notamment du fait de leur contrôle limité sur les ressources naturelles dont elles dépendent souvent.  

Malgré des accords mondiaux très nombreux renforçant le lien entre durabilité environnementale et égalité entre les sexes, y compris la Convention des Nations Unies sur le climat, les femmes restent majoritairement sous-représentées dans les cercles décisionnaires de niveau national et international, notamment dans les secteurs environnementaux.

Les politiques et les plans qui ne prennent pas en compte la question du genre échouent à reconnaître et à s’appuyer sur la valeur de l’expérience, de l’expertise et des innovations uniques des femmes. Sans l’implication des femmes, les politiques, programmes et projets sont moins efficaces et efficients, notamment au niveau sous-national.

Reconnaissant que les femmes sont des agents puissants de renforcement de la résilience climatique, le Bureau mondial de l'UICN sur les questions de genre travaille au niveau national et régional pour créer des Plans d’action contre les changements climatiques tenant compte du genre qui traduisent les engagements climatiques et les droits des femmes en solutions réelles sur le terrain.

Pour l’instant, 20 pays et régions ont travaillé avec l’UICN pour créer et mettre en oeuvre ces Plans d’action contre les changements climatiques tenant compte du genre. Les impacts sont importants, et pas uniquement pour les communautés insulaires et côtières.

À Cuba, des banques de graines communautaires dirigées par des femmes encouragent la productivité, l’efficience et la durabilité agricoles, et améliorent la sécurité alimentaire au niveau local.

Le Bangladesh a amélioré sa restauration côtière et a autonomisé les femmes économiquement, en soutenant des pépinières de mangroves dirigées par des femmes.

Haiti a donné la priorité aux questions de genre, notamment dans le contexte de la réduction des risques de catastrophes et la résilience, et des groupes de femmes sont impliqués dans les secteurs de l’adaptation et de l’atténuation.

Au Mozambique, les parties prenantes du Plan d’action contre les changements climatiques tenant compte du genre se sont engagées à créer des kits de santé liés aux changements climatiques pour les villages éloignés qui s’appuient fortement sur les guérisseurs traditionnels et les plantes médicinales pour leurs soins de santé. Ces kits donnent aux communautés locales des outils et des plantes pour se protéger contre les catastrophes et les maladies, par exemple en utilisant la moringa (Moringa oleifera) pour purifier l’eau, ou la citronnelle pour éloigner les moustiques.

Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres qui montrent de quelle manière l’autonomisation et l’engagement des femmes dans les Plans d’action contre les changements climatiques tenant compte du genre peuvent aboutir à une action plus importante et plus efficace pour lutter contre les changements climatiques.

Les expériences de ces Plans d’action constitueront la base d’une table-ronde passionnante lors du prochain Congrès mondial de la nature de l'UICN 2016. Les chefs de gouvernements et de la société civile issus de divers secteurs et régions étudieront les bonnes pratiques relatives aux questions de genre, à la conservation et aux changements climatiques, en se focalisant sur la façon dont dépasser ces obstacles pour faire des progrès réels. D’autres événements partageront les données et analyses de pointe liées aux questions de genre et à l’environnement, et étudieront les politiques et autres aspects pratiques pour un financement tenant compte du genre.

L’UICN s’est engagée à faire du Congrès de cette année le plus sensible au genre de son histoire. Garantir une représentation égalitaire entre hommes et femmes pour les délégués et les intervenants à tous les niveaux d’événements et pour tous les sujets est une étape essentielle pour atteindre cet objectif, et garantir que les débats autour des changements climatiques reflètent significativement les besoins et les priorités, les solutions et les innovations de la communauté mondiale.

Le Centre des connaissances du Bureau mondial de l'UICN sur les questions de genre offre une base de données d’outils et de produits de connaissances pour intégrer les questions de genre dans la planification de l’action climatique. La fonction de recherche est accessible par secteur et par thème.

La publication récente de l’UICN Roots for the Future: The Landscape and Way Forward on Gender and Climate Change est une étude détaillée portant sur les questions de changements climatiques et de genre, avec des chapitres sur les politiques nationales et internationales, l’adaptation, l’atténuation, les milieux urbains et le financement.

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